Information :
Genre : Jeu vidéo indépendant, Jeu de tir, Jeu d'aventure, Adventure
Développeur : Ravenholm Interactive
Plate-forme : Microsoft Windows, GeForce Now
Éditeur : Freedom Games
Surveillance, paranoïa et contamination : un thriller interactif qui brouille les frontières entre observation et implication
Infect Cam est un jeu indépendant surprenant qui navigue entre le thriller narratif, le jeu d’enquête et le puzzle tactique. Son concept repose sur une idée aussi simple qu’efficace : vous êtes un opérateur chargé de surveiller un réseau de caméras dans une ville frappée par une mystérieuse infection, et vos décisions peuvent sauver — ou condamner — ses habitants.
À mi-chemin entre Papers, Please, Telling Lies et Five Nights at Freddy’s, le jeu propose une expérience singulière qui joue constamment avec le stress, la moralité et l’urgence.
Ce mélange audacieux fonctionne-t-il ?
Voici notre verdict.
Un concept aussi angoissant que fascinant
La force de Infect Cam vient de son idée de base :
vous observez la ville à travers 42 caméras de surveillance, chacune placée dans des lieux stratégiques — ruelles, hôpitaux, stations de métro, postes de sécurité, laboratoires, quartiers résidentiels, etc.
Une infection inconnue se propage, et vous devez :
- détecter les premiers signes de contamination,
- répertorier les comportements suspects,
- prendre des décisions officielles (alerter, isoler, verrouiller),
- et parfois choisir qui doit être mis en quarantaine… ou abattu.
Le ton est sombre, régulièrement dérangeant, mais passionnant.

Une narration intelligente construite par fragments
Il n’y a pas de “cinématique classique” dans Infect Cam.
Toute l’histoire se construit :
- par les dialogues interceptés,
- les annonces officielles,
- les comportements observés,
- et les dossiers confidentiels partiellement déverrouillés selon vos choix.
Cette narration “fragmentée” fonctionne étonnamment bien.
On se retrouve vite absorbé par les personnages récurrents visibles dans plusieurs caméras, par les indices subtils sur l’origine de l’infection, et par les dilemmes moraux qui deviennent de plus en plus difficiles.
Un aspect moral omniprésent
Chaque choix peut entraîner :
- la fermeture d’un quartier entier,
- la propagation accélérée du virus,
- la panique sociale,
- l’intervention de milices,
- ou la mise en danger d’innocents.
Il est impossible de tout sauver : Infect Cam veut que vous preniez des décisions imparfaites, et le jeu assume pleinement cette philosophie.
Gameplay : un mélange nerveux d’observation et de gestion
Le cœur du jeu repose sur trois mécaniques principales :
1. Analyse visuelle des caméras
Vous devez :
- repérer les premiers signes d’infection (tremblements, halos lumineux, contorsions),
- détecter les gestes suspects (échanges clandestins, attaques éclair, contaminations rapides),
- suivre des individus importants d’une caméra à une autre,
- signaler les anomalies.
La difficulté monte très vite : les caméras sont nombreuses, les événements simultanés, et la pression permanente.
2. Gestion des ressources et priorités
Vous disposez d’un nombre limité :
- d’agents d’intervention,
- d’équipes médicales,
- d’unités de confinement,
- de drones de reconnaissance.
Chaque action coûte du temps, et l’infection évolue en temps réel.
3. Prise de décisions rapides
Vous recevez régulièrement des rapports :
un hôpital saturé, un bus potentiellement contaminé, une fuite d’informations, un cas d’émeute…
Vous devez réagir vite, et chaque seconde compte.
Une ambiance exceptionnelle : sonore, visuelle et psychologique
Direction artistique
Les caméras affichent un style réaliste mais légèrement déformé, donnant un aspect oppressant.
Les effets VHS, les glitchs, les parasites visuels rapprochent le jeu du cinéma found-footage.
Bande-son
La musique minimaliste renforce la tension.
Les sons :
- craquements,
- bourdonnements,
- grésillements,
-
respirations lointaines
contribuent à une atmosphère anxiogène.
Psychologie du joueur
Le titre excelle dans l’art de jouer avec :
- vos incertitudes,
- votre empathie,
- votre cynisme potentiel,
- et votre stress.
Plus la situation dégénère, plus la pression devient intense.
Durée de vie et rejouabilité
Une partie dure environ 6 à 8 heures, selon votre capacité à contrôler la pandémie.
Mais le jeu propose :
- des fins multiples,
- plusieurs embranchements narratifs,
- des dossiers secrets uniquement accessibles via certaines décisions,
- un mode “crise infinie” où la contamination devient progressive et imprévisible.
La rejouabilité est excellente pour un jeu du genre.
Points forts :
Concept original et narration immersive construite via les caméras
Tension constante et décisions moralement complexes
Ambiance sonore et visuelle exceptionnelle, oppressante et parfaitement maîtrisée
Rejouabilité élevée grâce aux embranchements et aux multiples fins
Points faibles :
Difficulté parfois trop brutale lors des pics d’événements simultanés
Quelques caméras peu utiles qui brouillent plus qu’elles n’enrichissent
Interface de gestion pouvant devenir confuse dans les moments de crise

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