Information :
Développeurs : Gamepires, Croteam, Gamepires Studio
Genres : Jeu de tir, Jeu vidéo de simulation, Jeu d'aventure · Voir plus
Éditeurs : Gamepires, Jagex, Devolver Digital
Plates-formes : Microsoft Windows, Xbox One, Xbox Series
Moteurs : Unreal Engine 4
Date de sortie : 15 juillet 2025
Un monde brutal, complexe et fascinant à la fois
Après plusieurs années de développement en accès anticipé, le jeu de survie SCUM de Gamepires et Croteam a enfin atteint sa version finale. Présenté dès ses débuts comme l’un des jeux de survie les plus ambitieux jamais conçus, avec un accent inédit sur la simulation et la gestion du corps humain, SCUM nous propulse dans une île hostile où les prisonniers doivent se battre pour survivre, tout en étant les cobayes d’une émission de télé-réalité sanglante.
Mais aujourd’hui, SCUM est-il vraiment le monstre de profondeur qu’il prétendait être ? Est-ce un jeu pour les amateurs d’expériences intenses ou une niche hardcore à réserver aux puristes ? Après des dizaines d’heures de survie, de combats et d’errance dans ses forêts lugubres, voici notre verdict.
Un univers dystopique où la mort peut venir d’un sandwich mal digéré
Dans SCUM, vous incarnez un prisonnier lâché sur une île gigantesque, dans le cadre d’un programme de divertissement sanglant. Tout est pensé pour vous faire oublier que vous êtes simplement en train de jouer à un jeu vidéo. Chaque calorie consommée est suivie, chaque vitamine analysée, chaque effort physique a un impact réel sur votre organisme.
C’est sans doute là que SCUM prend le plus de risques : tout le corps de votre personnage est simulé, du niveau de graisse corporelle à la température interne, en passant par le cycle urinaire ou les carences en magnésium. Ce système pousse la gestion de la survie à un niveau rarement (voire jamais) atteint ailleurs, même dans les ténors du genre.
Cela peut être à la fois fascinant… et franchement étouffant pour les nouveaux venus. Une simple chasse à la nourriture devient un mini-jeu médical, et une blessure mal soignée peut entraîner une septicémie ou un collapsus organique.
Une carte immense et vivante, entre mystère et tension permanente
L’île de SCUM est tout simplement gigantesque, et propose une diversité d’environnements très réussie : forêts épaisses, zones urbaines en ruines, montagnes, bases militaires, villages abandonnés. Chaque lieu raconte une histoire silencieuse et propose des opportunités de loot ou des dangers imprévus, entre robots tueurs, zombies ultra-agressifs (les « puppets »), et autres joueurs humains hostiles.
Le cycle jour/nuit, la météo dynamique, les saisons et la gestion des températures ajoutent un degré supplémentaire d’immersion. Il ne suffit pas de fuir les menaces : il faut aussi trouver où se réchauffer, cuisiner, conserver ses ressources, réparer ses vêtements ou même... trouver des toilettes si besoin.
Le monde n’est pas vide : des événements dynamiques, des zones de butin à haut risque, et des véhicules à construire ou voler offrent des objectifs motivants. On sent que le jeu encourage l’exploration, mais aussi une certaine prudence constante. Un faux pas peut signer la fin.
Crafting, tir, survie : un jeu ultra complet mais exigeant
SCUM brille aussi par l’étendue de ses systèmes de jeu. Le crafting est dense et réaliste, avec la possibilité de construire des bases complexes, de poser des pièges, d’aménager des abris ou des véhicules. Le système de combat, aussi bien au corps-à-corps qu’à distance, a été largement peaufiné, avec des sensations de tir crédibles et un poids réel accordé à l’armement, au recul, au stress ou à la visée.
La survie n’est pas uniquement une question de faim ou de froid : il faut surveiller son hygiène, traiter ses plaies, éviter les infections, gérer ses intestins ou son rythme cardiaque. Le moindre détail compte : trop de sel dans votre alimentation ? Hypertension. Trop d’efforts physiques sans pause ? Évanouissement. C’est un équilibre constant entre gestion et action.
Le système de progression basé sur les compétences est également très intéressant : votre façon de jouer (discrétion, tir, artisanat, endurance…) influence votre développement. Cela crée des personnages vraiment uniques, mais attention : un mauvais build dès le départ peut vous handicaper à long terme.
Multijoueur, base-building et communauté : la survie à l’échelle humaine
Si SCUM peut se jouer en solo, l’expérience prend toute son ampleur en multijoueur. Les serveurs communautaires offrent une grande variété de styles de jeu : PvP, PvE, RP, hardcore… Le jeu laisse une grande liberté aux administrateurs et à la communauté, ce qui alimente une scène vivante, notamment en roleplay.
Le base-building est suffisamment complexe pour satisfaire les fans de construction, avec des systèmes de sécurité, de stockage, et même des véhicules personnalisables. Certains serveurs voient naître de véritables villages de joueurs, organisés en factions ou communautés.
Néanmoins, la courbe d’apprentissage reste abrupte, et les nouveaux venus peuvent se sentir dépassés, voire découragés, surtout en PvP. La toxicité de certains serveurs publics est également à noter, bien que cela soit inhérent à la plupart des jeux de survie multijoueur.
Techniquement solide, artistiquement brut
Graphiquement, SCUM est convaincant, sans être révolutionnaire. Les environnements sont crédibles, la lumière naturelle fonctionne bien, et la direction artistique réaliste colle à l’ambiance du jeu. On est loin de l’exubérance d’un Rust ou d’un DayZ, mais SCUM cultive une esthétique brute, fonctionnelle, presque militaire, qui lui sied parfaitement.
Les performances sont globalement bonnes, même sur des machines moyennes. Le jeu a bénéficié de nombreuses optimisations depuis sa phase d’accès anticipé, même si quelques bugs subsistent encore (notamment dans l’interface ou les collisions).
L’interface, justement, reste l’un des talons d’Achille du jeu : très dense, peu ergonomique, elle nécessite du temps pour être maîtrisée. Heureusement, une fois les réflexes pris, on navigue plus facilement dans l’inventaire ou les menus de crafting.
Points forts :
Simulation de survie poussée à l’extrême, unique en son genre
Carte immense et variée, propice à l’exploration et à la stratégie
Systèmes de crafting et de progression riches, avec des conséquences réalistes
Communauté multijoueur active, possibilité de jouer en PvE, PvP ou RP selon ses préférences
Points faibles :
Courbe d’apprentissage très raide, parfois décourageante pour les débutants
Interface complexe et peu intuitive, malgré des améliorations
Rythme parfois lent, surtout pour les joueurs cherchant une action immédiate
Test – SCUM