Information :
Genres : Jeu d'aventure, Jeu vidéo de réflexion, Jeu de tir, Jeu de combat, Adventure
Développeurs : Marslit Games, MARSLIT GAMES SRL
Plates-formes : PlayStation 5, Nintendo Switch, PlayStation 4, Microsoft Windows, Xbox Series, Xbox One
Éditeurs : Neon Doctrine, Game Seer Publishing, Another Indie
🧭 Introduction – Une fable sur la culpabilité et la rédemption
Rarement un jeu indépendant parvient à combiner autant d’éléments aussi subtils : une direction artistique forte, une narration touchante, des mécaniques de jeu complémentaires, et une ambiance à la frontière du rêve. Altheia: The Wrath of Aferi se présente comme un action-RPG narratif, mais il va bien au-delà. Ce n’est pas seulement une histoire de lumière contre ténèbres : c’est un récit intime sur la perte, le devoir, et le pouvoir de la coopération face au chaos.
Vous incarnez Lili, une ancienne Gardienne rongée par la culpabilité, et Sadi, un jeune moine plein d’espoir et de sagesse. Ensemble, ils affrontent le Void, une entité qui corrompt l’équilibre du monde. Mais ce n’est pas qu’un combat contre une force obscure : c’est surtout une quête intérieure.
🌿 Une direction artistique vibrante et narrative
Visuellement, Altheia est une véritable lettre d’amour à l’animation japonaise traditionnelle. Les environnements sont peints avec une chaleur et une richesse qui rappellent immédiatement des contes animés. Villages noyés dans la brume, ruines surplombant les falaises, temples mangés par les ronces du Void : chaque lieu raconte une histoire visuelle, chaque arrière-plan murmure quelque chose sur le monde d’Atarassia.
Ce qui frappe avant tout, c’est le contraste entre la douceur du design et la gravité du thème abordé. Le monde semble beau, mais brisé. Coloré, mais blessé. La direction artistique sert parfaitement la narration émotionnelle du jeu, qui ne cherche pas à choquer, mais à émouvoir profondément.
🤝 Un gameplay coopératif pensé pour le duo
Le cœur du gameplay repose sur l’alternance entre les deux personnages jouables. Lili excelle dans le combat rapproché avec sa lame cérémonielle, tandis que Sadi utilise la magie du lien spirituel pour manipuler à distance des objets ou activer des mécanismes anciens. Chaque personnage a ses forces, ses faiblesses, mais surtout ses usages dans la résolution d’énigmes et lors des affrontements.
Les combats ne sont pas omniprésents mais quand ils surgissent, ils sont intenses. Ils demandent coordination, placement, et exploitation des pouvoirs complémentaires des deux héros. Certains ennemis imposent de séparer les personnages pour créer des ouvertures, tandis que d'autres nécessitent une synchronisation parfaite pour survivre.
Les puzzles sont l’autre grande réussite du titre. Loin d’être de simples obstacles, ils sont intégrés au monde, à l’histoire, à l’architecture. Il faut réfléchir, explorer, comprendre les mécanismes anciens, souvent en combinant les aptitudes des deux héros. Certains sanctuaires nécessitent de changer d’angle de vue, de jouer avec la lumière ou de manipuler le décor en profondeur. L’inspiration des anciens Zelda se fait sentir, mais Altheia développe sa propre identité en mêlant spiritualité, mécanique et narration.
📖 Une narration discrète mais poignante
Le jeu ne vous prend jamais par la main pour vous raconter son histoire. Il vous laisse la découvrir au fil des dialogues entre Lili et Sadi, des inscriptions oubliées, des visions distordues laissées par le Void. Cette narration environnementale crée un sentiment de mystère permanent, renforcé par le silence des lieux, les murmures des ruines, et la douleur enfouie dans chaque recoin du monde.
L’histoire centrale, celle de Lili, est une fresque émotionnelle sur la fuite et la responsabilité. Lili n’est pas une héroïne classique : elle est blessée, hésitante, parfois injuste. Sadi, en contraste, apporte calme, sérénité, et espoir. Leur relation évolue tout au long de l’aventure, non par des cinématiques imposées, mais par de petits moments de dialogue, des gestes simples, des silences partagés.
🎼 Ambiance sonore : entre silence et spiritualité
La bande-son, discrète, est un bijou d’émotion contenue. Elle sait se faire oublier dans les moments d’exploration pour ne laisser place qu’aux bruits naturels — vents, ruisseaux, craquements d’architecture — puis revient au premier plan dans les instants clés avec des nappes orchestrales mélancoliques, parfois presque sacrées.
La spatialisation sonore est aussi très soignée. Chaque lieu a sa propre identité acoustique. Le Void n’est pas seulement une présence visuelle : il est sonore. Il respire, il murmure, il déforme les sons, ce qui renforce encore la sensation d’immersion.
⏳ Durée de vie et rythme
Altheia se déploie sur une aventure de 10 à 15 heures, selon votre propension à explorer et à résoudre tous les puzzles secondaires. C’est une durée idéale : ni trop courte, ni trop longue. Le rythme est maîtrisé, alternant avec soin exploration, narration, énigmes et combats.
Il n’y a pas de remplissage inutile. Chaque nouvelle zone apporte une variation de gameplay ou de thème. On sent une volonté claire des développeurs de ne pas ennuyer, mais aussi de ne pas bousculer. L’aventure prend le temps qu’il faut, avec des pics d’intensité et des moments de respiration.
🔁 Rejouabilité
Même si le jeu est avant tout linéaire, sa richesse esthétique, ses dialogues subtils et ses environnements secrets incitent à y revenir. Des puzzles alternatifs, des pièces optionnelles à explorer, et quelques décisions légères influent sur l’ambiance de certains passages. Ce n’est pas un jeu à multiples fins, mais c’est un jeu à ressentir plusieurs fois différemment.
🧱 Technique et ergonomie
Techniquement, le jeu est solide. Les animations sont fluides, les transitions entre gameplay et narration sont soignées, les commandes sont précises, les temps de chargement très courts. Seuls quelques très rares problèmes de caméra dans des environnements fermés viennent légèrement nuire à l’expérience, sans jamais la casser.
L’interface est élégante et discrète. Aucun HUD inutile ne vient gêner l’immersion. Les commandes sont simples à comprendre, que ce soit pour les déplacements, les attaques ou les interactions environnementales.
Points forts :
Direction artistique magnifique, à mi-chemin entre Ghibli et le rêve éveillé.
Gameplay coopératif équilibré, intelligent, stimulant aussi bien en exploration qu’en combat.
Narration émotionnelle et subtile, qui aborde le deuil, la culpabilité et la reconstruction.
Univers riche et immersif, habité par des énigmes naturelles et des décors mémorables.
Points faibles :
IA du compagnon parfois limitée lorsqu’on joue seul.
Caméra parfois capricieuse dans les espaces exigus.
Rythme lent au départ, qui pourra décourager les amateurs d’action immédiate.
Altheia : The Wrath of Aferi - le test